Fil d'Ariane
Mémoire photographique
Mémoire photographique
Qui est Ina THIAM ?
Je suis photographe et vidéaste sénégalaise passionnée de culture et sport. J’ai choisi la photo plutôt qu’un autre métier parce que j’ai une mémoire photographique – C’est-à-dire que ma mémoire capte plus ce que je vois que ce que j’entends. Donc, tout naturellement, j’ai opté pour la photo.
Je pratique le métier de photographe depuis 2012. J’ai appris l’audiovisuel dans un projet de Africulturban qui s’appelait Hiphop Akademy. La formation était plus cadrée vers le cinéma et on ne faisait la photographie que pour making off. Mais au fil des années, j’ai fait plus de photos que de vidéos. Cela est dû au fait que j’avais commencé à gérer le projet URBAN DOC qui est un centre de documentation spécialisé dans les cultures urbaines. Mon travail consistait à faire la couverture photo des activités hiphop puis archiver les images au bénéfice du centre.
Quels sont les défis que vous avez rencontrés durant votre parcours ?
S’améliorer techniquement et d’une façon artistique a toujours été un défi pour moi. Heureusement, je n’ai jamais eu de problème de matériel, car Africulturban m’a formé et m’a donné le matériel qu’il faut pour expérimenter. Mon défi principal était de continuer à apprendre seule après les deux ans de formations et de poser des jalons dans le domaine de la photographie.
Face aux stéréotypes, j’ai été pugnace, en partie bien avant d’arriver dans le milieu artistique et particulièrement dans le hip-hop. La société peut souvent être intolérante. J’ai trouvé que parmi les choses auxquelles on fait face sont l’intolérance liée à ma liberté – le fait d’être fréquemment avec des hommes, de rentrer tard ou de s’habiller comme un garçon. Mais au fil des années, on se professionnalise, on essaie d’avancer malgré les pressions, mais d’autres stéréotypes s’y rajoutent tels que l’âge de se marier, le fait de ne presque jamais être là à cause des voyages…. Voilà en quelque sorte les stéréotypes auxquels j’ai fait face depuis le début de ma carrière.
Pour moi, c’est un combat perpétuel, tantôt je ferme les yeux et j’essaie d’avancer, tantôt je me fixe des objectifs et j’essaie de poser des jalons qui parlent plus fort que ces stéréotypes.
Que pensez-vous de l’égalité des genres dans le milieu de la photographie ?
La photographie n’appartient à personne. Aujourd’hui, on voit des hommes make-up artistes, chef cuisinier, etc. comme on voit des femmes pompistes, photographe entre autres. À la place d’égalité, je parlerais plutôt de représentativité. Au Sénégal, la photographie fait partie des nouveaux métiers pour la femme, donc normal qu’on ne voit pas autant de femme que d’hommes dans l’écosystème de la photographie, mais c’est en cours de changement. Ça va arriver…
Qu’est-ce que c’est Genji ?
Je suis membre fondatrice de Genji Hip-hop. Genji est une association qui regroupe des femmes artistes hip-hop, des activistes, des féministes, des actrices culturelle.
En tant que photographe qui travaille beaucoup sur les archives du hip-hop au Sénégal, Genji me facilite beaucoup la collecte d’informations et d’éléments d’archives. Ensuite, c’est une source d’inspiration, de sororité et d’apprentissages en tant qu’artiste photographe.
Que pensez-vous de l’autonomisation des femmes dans le milieu du Hip Hop ?
On y travaille. Je veux juste insister sur le fait que cette autonomisation ne viendra pas d’ailleurs, mais de nous-même. C’est à nous de transformer notre passion pour ce hip-hop en un business, quelque chose qui peut subvenir à nos besoins, aux besoins de nos communautés et tout ceci dans les règles de l’art. Cette problématique d’autonomisation est un travail que tout le monde est en train de faire, homme comme femme. C’est le secteur dans sa globalité qui n’arrive toujours pas à réellement faire tourner la chaine monétaire. On cherche toujours de gauche à droite des fonds, mais ça va venir…
Quelle autre initiative faut-il pour encourager les femmes à s’intéresser aux métiers de l’audiovisuel ?
Aujourd’hui il y a pas mal d’écoles ou de structures qui offrent la formation en audiovisuel. Ce que j’aimerais encourager, c’est la promotion des modèles de réussite, des femmes qui l’exercent et leurs réalisations.
Ce que je conseille aux jeunes filles est de faire confiance à leurs rêves, faire confiance en elles-mêmes et ce qu’elles veulent montrer ou dire à travers la photographie. L’audiovisuel est un métier qui offre beaucoup de
de liberté à celui ou celle qui la pratique. On ne peut transmettre que ce que voit et ce qu’on ressent. Donc c’est un outil d’expression très fort à travers lequel on améliore la confiance en soi.
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